« Une carrière désordonnée, atypique et tardive ».

C’est avec ces mots qu’Emile Laurent décrit son expérience d’artiste, ces quelques soixante années passées à rendre hommage à sa région de Charleroi, son Pays Noir « par des toiles dures, grises et noires, attachantes puisque c’est notre histoire industrielle carolo, et particulièrement son déclin ».  « Ces peintures sont un hommage aux travailleurs mais ce sont aussi des cris de colère qui contrastent avec les vues lumineuses et sereines de la Cité des Doges, comme une ode à la Dolce Vita. »  Ces vues de Venise, colorées comme celles du Pays Noir sont sombres, sont des moments de respiration, d’évasion pour l’artiste de Dampremy.

Toute sa vie d’artiste, Emile Laurent a émaillé son travail sur la région de Charleroi de toiles lui permettant un changement d’aire temporaire mais salvateur: de nombreuses toiles sur les cirques, une passion d’enfance qui l’aura mené quelques instants sur les routes à la suite d’une troupe itinérante; des natures mortes, qui semblent de facture classique de prime abord mais qui dénotent d’un fantastique souci du détail; des toiles « psychédéliques« , « surréalistes », qui ne sont pas sans évoquer Miro ou Kandinsky; quelques marines, qui nous rappellent qu’une toile peut être un appel au voyage; des portraits, des nus…

Certaines œuvres d’Emile Laurent ne sont plus accessibles car elles appartiennent désormais à des collections privées.  Nous n’avons donc pas eu la possibilité de prendre des photographies couleurs de ces œuvres pour vous les présenter ici.  Nous vous proposons en lieu et place des photographies noir et blanc prises au fil du temps.